mardi 23 novembre 2010

Terre d'émigration...

A l'image de ce tableau d'Erskine Nicol représentant un immigrant irlandais débarquant dans le port de Liverpool, le peuple celte va devoir reprendre son baluchon d'itinérant pour échapper à la terrible crise qui frappe le pays. Comme le souligne cet article publié par le quotidien le Monde, l'Irlande va mal. Durement frappée par une double crise, financière et immobilière, le fringant "tigre celtique" du début des années 2000 n'est plus que l'ombre de lui même : son PIB s'est effondré de 7% en 2009, le déficit atteint 32%, le chômage touche 14% de la population, et la récession n'est pas terminée. L'Union Européenne craint une faillite qui mettrait en péril l'ensemble de la Zone euro. Du coup, l'Irlande redevient ce qu'elle a toujours été : une terre d'émigration. "Pour la première fois depuis la croissance exceptionnelle des années 1990, le nombre des partants dépasse celui des arrivants. En un an, d'avril 2009 à avril 2010, 65.100 personnes ont quitté l'île tandis que seulement 30.800 personnes s'y sont installées. Trois ans plus tôt en 2007, elles étaient 42.000 à partir du pays et 110.000 à faire le chemin inverse pour tenter l'aventure irlandaise. Cette année là, les immigrés représentaient 11% de la population irlandaise". Les premiers à quitter le pays sont ceux qui sont le plus souvent arrivés en dernier. Notamment les Européens de l'est (Polonais et Baltes) qui ne trouvent plus de travail. Mais ils sont imités par des Irlandais de souche. Notamment les jeunes qui n'arrivent plus à intégrer le marché du travail. Désormais les destinations plébiscitées ne sont plus les Etats-Unis et l'Angleterre mais le Canada et l'Australie. Selon un spécialiste de l'émigration irlandaise, "il y a une tradition irlandaise de quitter le pays lorsque ça va mal que l'on retrouve nulle part ailleurs en Europe". Autant dire que ce charmant pays qui a bâti toute sa croissance sur la spéculation financière et le dumping fiscal n'a désormais plus les moyens pour changer son fusil d'épaule et le réveil risque d'être particulièrement difficile pour les Irlandais qui sont restés au pays. Vous reprendrez bien une Guiness...?

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