dimanche 14 novembre 2010

Une commission et après rien...

Il est des expressions dans la langue française dont on peut parfaitement dater la première utilisation. C'est le cas pour ce qu'on appelle "le comité Théodule". D'origine gaullienne, cette expression qualifie tout simplement un comité (ou une commission) qui n'a d'autre utilité que d'enterrer tranquillement une affaire selon Wikipedia. Elle fut employée par le général de Gaulle lors d'une visite à Orange en 1963. Presque cinquante ans plus tard, on s'y connait en commission et autres "machins" divers et variés qui coûtent chers et qui ne servent à rien. Comme le dénombre ce papier publié dans le Figaro, on en compterait presque 700 en France. Alors que les administrations sont soumises à la rigueur, ces structures aux missions parfois cocasses, coûtent près de 25 millions d'euros. "Pour enterrer un problème, nommez une commission" disait déjà Clemenceau. Depuis, les gouvernements ont au gré de l'actualité, créé de nouveaux "comités Théodule", sans jamais ou presque en supprimer. En 2010, on en compte pas moins de 697, sans compter les quelque 600 opérateurs de l'état (la Halde, Hadopi,...). "La liste tient de l'inventaire à la Prévert. Il y a ce Comité de la prévention et de la précaution (on n'est jamais trop prudent !), qui affiche un budget de 80.000 euros en 2009, pour dix réunions. Plus exotique, le Comité national de l'initiative française pour les récifs coralliens se réunit, lui, tous les deux ans. Il compte 38 membres et coûte 150.000 euros. On découvre également, entre le Comité des finances locales, la Commission nationale d'indemnisation des dégâts de gibiers ou le Comité stratégique du calcul intensif... le Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels maritimes et du bien-être des gens de la mer, ou encore la Commission spécialisée de terminologie et de néologie en matière juridique (chargée d'enrichir la langue française)".... Pour appréhender le phénomène dans toute sa complexité, il faudrait peut-être créer un observatoire des comités puis un comité de réflexion...
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