jeudi 5 mai 2011

Ils osent tout...

Vous n'êtes pas satisfait de votre salaire ? Vous avez des revendications ? Oubliez tout cela, ce n'est plus d'actualité ! Ce n'est pas nous qui le disons mais le Conseil d'Analyse Economique (CAE). C'est quoi le CAE ? Selon Wikipedia, c'est une instance chargée de conseiller le gouvernement en matière économique. Elle avait d'ailleurs publié l'année dernière le fruit de ses réflexions sous la forme d'un rapport titré "Refonder le droit social". L'original dont vous trouverez ici copie, sorti en février 2010, préconisait plus de flexisécurité dans le droit du travail en favorisant les accords d'entreprises sur les conventions collectives. Il n'y avait déjà pas de quoi réjouir les salariés mais dans sa mise à jour, il y a vraiment de quoi les dégoûter. Comme le révèle ce papier publié par l'Expansion, il préconise d'autoriser des modifications temporaires du contrat de travail afin d'absorber les chocs d'activité et de préserver l'emploi. Cela veut dire quoi en langage courant ? Il s'agit d'autoriser une entreprise à baisser temporairement les salaires en cas de difficultés passagères. Il s'agit pour les auteurs d'aligner la France sur l'Allemagne où cette faculté est possible. "Ce texte préciserait les éléments du contrat de travail susceptibles d'être temporairement modifiés par un accord d'entreprise (durée du travail et salaires par exemple). Il fixerait les conditions pour y recourir (baisse durable de l'activité ou menace de faillite), l'ampleur et la durée des concessions et bien sur les contreparties (embauche et/ou maintien de l'emploi). Transposé dans le Code du travail, cet accord interprofessionnel s'appliquerait à chaque salarié. Il entrerait ensuite en vigueur via un accord entre l'entreprise et les représentants syndicaux majoritaires". Pas besoin de dire que le MEDEF s'est félicité de cette innovation tandis que les syndicats sont partagés... En résumé : les ouvriers et employés se font tondre quand la bise arrive pour offrir leur laine à leurs patrons qui se fera un plaisir de les ignorer au moment du retour des beaux jours. Mais de qui se moque t-on ? Une chose est bien certaine : tout cela finira mal...

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