lundi 24 janvier 2011

A quand le chacun pour soi...?

La crise est là. Elle est violente et entraîne dans son sillage une guerre des monnaies. Comme nous le rappelle ce papier publié par Paul Jorion sur son blog, c'est le premier pas vers un protectionnisme généralisé. La crise financière de 2008 a amené les états à coordonner leurs efforts autour de plans de relance volontaristes et à travers des organes de décision comme le G20. Cette belle coopération a pris fin en 2010. "Désormais à chaque état son objectif. La Chine doit maintenir sa capacité exportatrice qui représente la majorité de son PIB, le marché intérieur chinois n'étant pas encore en mesure de prendre le relais. Les Etats-Unis souhaitent faire baisser le dollar de façon significative afin de doper leurs exportations et obtenir ainsi un surcroît de croissance indispensable pour relancer leur économie affaiblie". Vous avez dit objectifs inconciliables entre les deux géants ? Du coup, les autres puissances ne veulent pas être en reste : le Brésil vote une taxe sur les obligations achetées par les étrangers, l'Inde interdit aux non-ressortissants de détenir des actions, le Vietnam impose aux étrangers investisseurs de rester au moins un an dans le pays,... Bref, tout le monde y va de sa petite mesure qui mise bout à bout entraîne une sclérose de l'économie marquée par un protectionnisme généralisé. Les actions entreprises par les états sont de plus en plus anti-libérales et viennent en totale contradiction avec le dogme cher aux néolibéraux. Il n'empêche que le protectionnisme généralisé, c'est le chacun pour soi et donc la guerre garantie à moyen terme. Une chose est certaine : l'Union Européenne n'est plus dans le jeu. Même si l'Europe décide un protectionnisme contre les produits chinois qui volent nos emplois, soyez certains qu'il n'y en aura pas pour les capitaux américains qui volent nos entreprises. De là à dire que l'Union Européenne joue la partition des Etats-Unis...

Blogger

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire