jeudi 27 janvier 2011

Faillites en devenir...

Alors que nos gouvernants se réjouissent de la diminution du nombre de faillites en 2010 par rapport aux années record de 2008 et de 2009, les économistes considèrent, quant à eux, que rien ne permet de penser que cette tendance va se poursuivre. Au contraire, ils nous mettent en garde contre une situation en trompe l'oeil. Parmi ceux-ci : David Lacombe, collaborateur du cabinet d'administrateurs judiciaires AJAssociés et professeur à l'université de Versailles. C'est dans une interview donnée au site l'Expansion que ce dernier prône la plus grande prudence quant à l'optimisme démesuré sur la situation des entreprises. Pour lui, il y a trois facteurs qui expliquent que les trois prochaines années vont être terribles quant à la survie de milliers de sociétés : le statut d'auto-entrepreneur, les PME acquises par l'effet d'un LBO et les moratoires accordés par le fisc. "Effectivement l'an passé, on a dénombré près de 600.000 créations d'entreprises, une hausse de plus de 7% en un an. Ce boom tient en grande partie au succès grandissant de l'auto-entrepreneur. Reste que notre expérience nous enseigne que le "taux de mortalité" des entreprises durant leurs trois premières années d'existence est très fort. On s'attend donc mécaniquement à une poussée des faillites de très petites structures en 2011, 2012 et 2013. Aujourd'hui 44% des procédures concernent des entreprises qui n'ont aucun salarié". De plus les PME qui se sont lancées dans un LBO (Leveraged Buy-Out ou l'acquisition d'une entreprise en ayant recours à un endettement massif) vont devoir rembourser leurs dettes dans les trois ans qui viennent. Le problème pour elles est que leur business plan n'a jamais pris en compte la crise économique commencée en 2008. Ce qui entraînera de facto certaines entreprises à ne pas pouvoir honorer leurs échéances. Enfin, il faut compter avec les moratoires accordés au plus fort de la tempête par l'administration fiscale aux PME les plus fragiles qui ne seront pas reconduits cette année, l'Etat ayant lui-aussi besoin d'argent. Comme quoi l'optimisme de nos hommes politiques résulte toujours d'une vue à court terme alors que leur mission serait justement de se projeter dans l'avenir. Mais tout le monde sait bien que leur futur s'arrête aux prochaines élections. N'est-ce pas là tout le problème ?

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