C'est en résumé la question que pose Jacques Attali à propos des banques et des institutions financières. Comme il le souligne dans cet article publié par le site Slate, les puissances publiques des pays développés sont prêtes à se ruiner plutôt que de laisser s'effondrer des banques. Qui en profitent largement. Bref, la plupart des observateurs nous laissent penser que la crise financière est derrière nous et que tout va pouvoir repartir comme avant. "Et pourtant, au fond, rien n'a changé : les dettes publiques et le chômage continent d'augmenter dans presque tous les pays occidentaux, tandis que l'euro et le dollar se disputent le prix de la monnaie la plus fragile. En Europe comme au Japon, la récession est bien là, alors qu'aux Etats-Unis, 17% de la population active est au chômage". Incroyable contradiction au demeurant facile à expliquer : les investisseurs se sont rendus compte que les états viendraient toujours en dernier recours pour éviter une faillite de l'un d'entre-eux. Du coup, c'est la place à tous les excès : spéculations pour leur propre compte, délit d'initiés, trading électronique à haute fréquence, le tout logé dans des paradis fiscaux toujours plus opaques. Pour ce qui est des gouvernements, le calcul est simple. Ils jouent la montre. Ils espèrent entretenir la croissance réelle de l'économie grâce à des milliards de plans d'aide divers et variés le temps de mettre de l'ordre et attendre que la croissance des pays émergents tire tout le monde vers le haut. Gros coup de poker à la table de la finance internationale. La croissance pourrait augmenter la fortune des plus puissants le temps de nettoyer le système. Au prix d'une ruine du service public, d'une aggravation du chômage et de la pauvreté, d'une baisse du pouvoir d'achat. A savoir les causes exactes de la crise actuelle. Vous avez dit retour à la case départ ? Il n'empêche que Jacques Attali devrait se poser la question suivante : à qui obéissent les élites ? Aux banquiers ! Il ne devrait donc pas être surpris que les banques puissent bénéficier sans contrepartie de la politique des Etats puisque c'est elles qui la dicte. Y compris en ce qui concerne la création d'un nouvel ordre mondial cher à son coeur...
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