Alors que toutes les caméras sont désormais braquées sur la colère tunisienne, il ne faut pas oublier que les Algériens étaient dans la rue auparavant. Même si les manifestations se sont calmées et que la population est rentrée chez elle (pour le moment !), il n'en reste pas moins que la situation reste très tendue. La raison : la répartition de la manne pétrolière. Comme le souligne Luis Martinez, directeur de Recherches à Sciences-Po, dans une interview donnée à l'hebdomadaire l'Expansion, le modèle économique de l'Algérie, fondé sur les hydrocarbures, ne bénéficie qu'à une minorité de privilégiés. D'où la colère de la population. Rappelons que le boom pétrolier a permis de sauver le pays de la banqueroute "sauf que cette rente pétrolière a fait le bonheur d'une minorité et la tristesse de la majorité. La richesse pétrolière accumulée n'a absolument pas profité à la population d'où la colère actuelle. A longueur de journées, les Algériens entendent parler dans les médias de nouvelles découvertes d'hydrocarbures, ce qui alimentent leurs attentes et leur frustration...". Pour le moment, le gouvernement Bouteflika a pu acheter la paix sociale mais si le pays ne veut pas connaître une nouvelle flambée de violence, il doit sortir de son modèle économique basé exclusivement sur les exportations de pétrole et de gaz. Et doit surtout se doter d'instances permettant de regarder où part la manne financière liée à ces exportations... Un peu comme en France où la rente nucléaire n'a jamais profité aux Français. Ces rentes participent à bâtir des géants qui accumulent les pertes (comblées par l'impôt) jusqu'au jour où ils partent faire des bénéfices sous d'autres cieux. Bref, une mécanique perdant-perdant pour notre pays, conséquence dune trop grande proximité entre le CAC 40 et les politiques...
mercredi 19 janvier 2011
Pétrole confisqué...
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