La désinformation présente à l'occasion du conflit libyen semble être aussi la norme en ce qui concerne la Syrie. Déjà en août dernier, nous avions informé nos lecteurs sur la manipulation existant dans les images nous venant de Damas (voir par ailleurs). Or, il semble bien que ce fait ne soit pas un évènement isolé. Alors que nos médias ne cessent de nous montrer jour après jour des manifestations réprimées dans le sang par le pouvoir de Bachar al-Assad, il apparaît que la situation là-bas est beaucoup plus complexe que celle qu'on veut bien nous enseigner comme en témoigne cette dépêche AFP. "Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans le centre de Damas en soutien au régime du président syrien Bachar al-Assad, confronté depuis sept mois à une contestation populaire qu'il tente de faire taire par la force". Evidemment à la lecture de cette dépêche, on a l'impression que quelques milliers de syriens aux abois font la manifestation de la dernière chance. Avant l'effondrement du régime. Sauf que ces images, bizarrement absentes de tous les JT occidentaux, nous montrent plus volontiers quelque centaines de milliers de personnes qui soutiennent le régime. Et dire que cette dépêche AFP a été reprise quasiment mots pour mots par le Parisien, l'Express, le Monde ou 20 Minutes. On se demande vraiment à quoi servent tous ces journalistes si c'est pour reprendre telle quelles les dépêches de notre agence de presse. Où est donc passé leur esprit critique ? On comprend mieux pourquoi ils ne vendent plus une feuille de choux. Bref, vous l'avez compris, la Syrie connaît comme la Libye une "guerre civile" (où la moitié de la population s'oppose à l'autre). On comprend mieux aussi pourquoi la Chine et la Russie ont mis leur veto à une opération de "mesures ciblées" contre le régime. D'ailleurs comme le reconnaît ce papier publié par le site tunisien GlobalNet, le président syrien a tenu à préciser ses intentions au ministre turc des Affaires Etrangères si l'OTAN avait la mauvaise idée d'organiser un tel évènement. "Les puissances mondiales savent pertinemment bien qu'à la première balle qui s'abat sur la Syrie pour quelle que raison que ce soit, six heures après, j'aurai embrasé le Moyen Orient, fait chuter des régimes, semé le désordre et allumé le feu près des puits de pétrole du Golfe, et je pourrais fermer les détroits mondiaux. Ne croyez pas que je suis en train d'exagérer, les cercles de décisions dans votre pays at ailleurs savent si je parle et j'exécute, ou je parle seulement". Calme Bachar ! Nous on te croit ! Alors à votre avis, est-ce que cela ressemble à une manifestation de quelques milliers de personnes de la part d'un pouvoir en déroute ? On en doute...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire