vendredi 12 novembre 2010

Monnaie de singe...

Comme on le pressentait depuis plusieurs semaines, Ben Bernanke a décidé d'utiliser à nouveau la planche à billets. Alors que se tient le sommet du G20, il est a peu près certain que les partenaires des Etats-Unis ne vont pas laisser faire aussi facilement et regarder où se trouve le pouvoir dorénavant. Comme le souligne ce papier du quotidien le Monde, "sur les marchés comme en politique, les grands épisodes spéculatifs finissent mal, en général. Par des krachs boursiers ou par des "raclées" électorales. Les investisseurs y perdent leurs sous, les citoyens leurs jobs et leurs illusions. La bulle Obama a donc éclaté, percée de tous côtés par la dure réalité des chiffres, ceux d'un chômage à 10% et de prix de l'immobilier qui ne remontent pas". Du coup, le pouvoir est passé des Démocrates aux Républicains. En gagnant certes les élections de mi-mandat mais surtout en confiant désormais la politique économique des USA à Ben Bernanke. D'où l'annonce faite la semaine dernière d'un nouveau "quantitative easing" (ou assouplissement monétaire quantitatif). La Fed va imprimer des centaines de milliards de dollars pour acheter des obligations que le Trésor américain émet pour rembourser ses anciens emprunts. Un peu comme le faisait Bernie Madoff du temps de sa splendeur (sauf que nous sommes à la puissance 100.000 et que les clients sont remboursés avec des faux billets). Pour tous les observateurs, cette politique est vouée à l'échec. En effet, ses bienfaits sont minimes alors que les risques sont majeurs. Au premier rang desquels celui de provoquer d'énormes perturbations dans le système monétaire mondial. Les dollars créés aux Etats-Unis ne vont pas y rester, ils vont émigrer vers d'autres pays à forte croissance. Du coup, les pays émergents prennent des mesures pour empêcher un afflux trop massif de capitaux chez eux. C'est ce qu'on appelle le "quantitative tightening" (ou resserrement monétaire quantitatif). Bref le titre du film sur la guerre monétaire qui se tient en ce moment pourrait être "QE2 contre QT1". Du coup, on peut réutiliser la célèbre phrase de John Connally, le secrétaire au Trésor de Nixon : "le dollar est notre monnaie et votre problème". Le risque ultime est de jeter le discrédit sur toutes les banques centrales du monde. En démontrant tout simplement que leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique n'est qu'un mirage, en sapant la confiance que les peuples leur font pour préserver la valeur de la monnaie. De toutes les façons, que l'on parle de "quantitative easing" ou austérité, quelque soit le pseudo-remède des vétérinaires, le cheval américain (le mustang ?) est à terre et ne se relèvera plus. On a toujours bien achevé bien les chevaux...
Blogger

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire