Les trois France...

Jacques Chirac parlait à l'époque de "fracture sociale". Aujourd'hui on peut aisément parler de "fracture sociétale". La crise sociale rampante que connait la France révèle une fracture profonde qui la divise de plus en plus en trois groupes concurrents comme le souligne ce papier publié par le blog Polémia. En premier lieu, nous avons la France des privilégiés : principal soutien à la politique de Sarkozy, elle est constituée de la nouvelle classe dirigeante, à savoir des managers d'entreprises transnationales, d'institutions financières et de leurs compagnons de route politiques et médiatiques. C'est la France légale, celle de la police et de la télévision. Elle comprend aussi les retraités riches et certaines professions protégées de la concurrence mondialisée. Tous sont de chauds partisans des réformes, dans la mesure où... ils n'en supporteront pas vraiment les conséquences. Le second groupe est la France d'origine immigrée : elle se développe numériquement et à un taux d'activité inférieur à sa part relative dans la population. Du coup, on assiste à des transferts sociaux payés par les actifs d'un volume plus important que son poids numérique. Elle se protège aussi par de fortes solidarités familiales, implantées solidement sur des territoires. Elle bénéficie de l'attention constante de la France des privilégiés, toujours prompte à s'épancher sur le malheur d'autrui...car les entreprises transnationales ont besoin de l'immigration. Il y a enfin la France ostracisée qui regroupe tout le reste de la population. Des actifs, des retraités modestes, la classe moyenne,... tous ceux qui sont soumis à la dure loi du libre-échange mondialiste. Les plus nombreux. Elle connait les petits boulots, les contrats à durée déterminée, la peur du chômage, l'augmentation des impôts, des taxes et des prélèvements. Elle a du mal à se loger dans les centre-villes et supporte un long temps de trajet domicile-travail. elle est endettée et fais ses courses dans les magasins de hard discount. Elle supporte la dégradation des services publics. Elle est victime de l'insécurité quand les jeunes ont la haine. Elle est enfin accusée par la France des privilégiés des pires maux : conservatisme, corporatisme, pétainisme, xénophobie,... Elle n'intéresse personne sauf le monde politique tous les cinq ans quand il s'agit de promettre. Bien sur, la frontière entre ces trois France n'est pas étanche et certains peuvent changer de groupe au cours de leur existence. Il n'empêche que chaque groupe suit sa propre trajectoire. La France des privilégiés poursuit, sous la protection des CRS son projet mondialiste et son repli égoïste sur ses seuls intérêts. La France des immigrés fait des enfants et impose progressivement ses moeurs et sa religion. Quant à la France ostracisée, elle s'enferme dans la précarité. "La France des autochtones comprend désormais qu'elle est abandonnée de la France des privilégiés, de la France officielle, et concurrencée par la France des immigrés pour l'accès aux emplois et aux prestations sociales. Cette situation est politiquement et socialement explosive. Les conflits sociaux, parfois violents accompagnant la réforme des retraites constituent un avertissement adressé à la France privilégiée par la France ostracisée. Un avertissement qui s'inscrit dans le grand mouvement de protestation populaire qui se dessine partout en Europe pour des raisons comparables et que les médias appellent "populisme" pour tenter de le dévaluer. Mais le mouvement est en marche". Bref cet article synthétise bien la situation actuelle de la France. C'est à nous d'être unis comme un seul homme, de faire front commun pour inverser la tendance car personne ne le fera à notre place. Comme le dit la dernière phrase de l'article, le mouvement est en marche.

Jean Ferrat - Ma France
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