lundi 1 novembre 2010

L'économie c'est la guerre...

C'est en résumé la conclusion de la conférence donnée la semaine dernière par l'économiste Roberto Fiorini reprise intégralement sur son blog. D'après lui, nous sommes dans une situation tendue, quasiment révolutionnaire. Il est désormais temps de faire quelque chose. "Notre mission historique, nous devons nous en souvenir, c'est de libérer l'Europe, mais aussi de couper les autres liens qui nous enchaînent et qui ont été tissés par le libéralisme". Le libéralisme : la nouvelle religion, officielle et non négociable. Cette religion mondialisée interdit l'échange d'idées. Le débat n'y est pas permis. Elle exige l'uniformité. Or le meilleur moyen de la faire accepter par tous est de la rendre identique et supranationale. Certains y travaillent depuis longtemps : le FMI, l'OMC, la Banque Mondiale et l'Union Européenne. Tous ces organismes ont pour mission d'empêcher que d'autres règles économiques viennent contraindre le libéralisme et semer la discorde dans le commerce mondialisé. Il ne doit pas y avoir d'autres modèles afin que les compétiteurs n'aient pas le choix. Une seule paroisse doit indiquer le chemin à suivre. Le premier à avoir parlé de libéralisme est Adam Smith qui inventa le concept de la "main invisible du marché". Une idée "géniale" qui imposa le laisser-faire économique : dérégulation, suppression des barrières aux échanges et des lois inutiles. Seul le marché commande. Comme le disaient les "enfants d'Adam Smith", Thatcher et Reagan, "pour le néolibéralisme, le problème c'est l'Etat". Depuis, le libéralisme s'est imposé partout, asservissant les peuples et tuant la diversité sur cette planète. Les lois de l'Union Européenne se sont imposées à nous (faut-il rappeler que 80% de notre législation est une transposition des décisions de la Commission Européenne) même si on les perçoit comme idiotes ou contraires à nos intérêts. Normal : elles ne sont pas sensées servir nos intérêts mais ceux du marché unique européen, sommé d'entrer dans le jeu de la mondialisation. "Victime de cette mondialisation, le peuple européen, confiant dans ses élites dirigeantes, se soumet aux lois du marché libre-échangiste". C'es l'objectif de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) : ouvrez vos frontières, faites sauter toutes les protections aux échanges et mettez vos travailleurs en compétition avec tous les autres (au bas mot, 3 milliards de personnes dont les coûts salariaux sont environ 30% moins chers que les nôtres). Du coup, l'industrie française a perdu 40% de ses effectifs depuis 1980. L'acceptation de ces règles a permis aux société de délocaliser dans des pays où l'on ne se syndique pas, où les contraintes réglementaires n'existent pas et où l'on peut faire travailler beaucoup de monde pour pas cher. La Chine par exemple ? Une dictature économique lui permettant d'accumuler des devises, de nous les prêter et de venir racheter nos entreprises. On marche sur la tête...
Nous voulons une "économie organique", soumise aux intérêts de la collectivité et non pas de quelques privilégiés. Un système solidaire qui préserve les identités. Un système où le politique dirige l'économie et pas le contraire. Une économie qui permettrait de résorber le chômage. Pourquoi existe t-il encore ? La réponse est apparue évidente avec la crise financière de 2007. Les milliards servent à spéculer plutôt qu'à développer les conditions de vie. L'argent spéculatif rapporte plus que l'argent productif. Ceux qui ont les capitaux préfèrent spéculer plutôt que de créer des emplois. Il nous faut nous battre pour les quelques patrons qui restent ici et refusent de délocaliser. Ils ont besoin de se protéger face à cette loi de la jungle. Avec un SMIC dix fois plus élevé qu'en Chine, la partie est loin d'être gagnée. Les libéraux font dire aux médias que les Européens sont devenus trop gourmands et qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent. Les Européens ont mené des luttes sociales pour résister à l'oppression du capitalisme productif ce n'est pas pour tomber devant le capitalisme spéculatif ou financier. Eh oui l'économie c'est la guerre...


La Commune Jean Ferrat
envoyé par rozenfelds. - Clip, interview et concert.Blogger

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire