La France a déjà été en banqueroute par le passé. La dernière fois, c'était sous le Directoire à la fin du XVIIIème siècle. Cette période est plus connue sous l'appellation : "faillite des deux tiers". Alors que la période actuelle est marquée par le niveau inquiétant de notre dette, cet épisode nous rappelle ce qu'il est bon de faire, et de ne pas faire, en matière de finances publiques, comme le résume ce papier de Moneyweek. Tout commença le 30 septembre 1797 (ou l'an VI de la République). Le ministre des Finances du Directoire, Dominique-Vincent Ramel, décida de fermer le marché des titres publics et de faire voter une loi de finances qui annule les deux tiers de la dette de l'Etat (d'où le nom "faillite des deux tiers"). Lors de l'instauration de la République, les finances de l'Etat sont dans un état pitoyable : une dette estimée à 5 milliards de livres et un budget consacré pour moitié au remboursement de la dette. Afin de faire face, Talleyrand par l'entremise de l'Assemblée Constituante, va confisquer les biens du clergé (plus de deux milliards de livres) qui seront apportés au patrimoine national. "Dans le même temps, un nouveau type de placement, qui utilise une forme rudimentaire de titrisation, est créé : l'assignat, titre d'emprunt émis par le Trésor dont la valeur est assignée - autrement dit, indexée - sur les biens du clergé. L'assignat devient même une véritable monnaie à partir de 1791. L'Etat, pour renflouer ses caisses, émet alors massivement des assignats et fait ainsi tourner la planche à billets. Il émet plus de titres que la valeur des biens nationaux". Résultat : les assignats ne cessent de se déprécier et alimentent une inflation galopante. Devant cette politique catastrophique (elle ne vous rappelle rien ?), Dominique-Vincent Ramel pris ces décisions impopulaires. Elles conduisirent au coup d'état du 18 brumaire et l'accession de Napoléon Bonaparte au pouvoir. Il faudra attendre la Restauration pour que la France retrouve son crédit et puisse à nouveau lancer un grand emprunt. Comme quoi l'Histoire repasse toujours les mêmes plats.
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