mercredi 10 novembre 2010

Cinq idées qui refusent de mourir...

Deux ans ont passé depuis la (soi-disant) fin de la crise financière mondiale. Il parait que l'économie américaine a réussi à échapper au désastre (pour le moment). Le Dow Jones est aujourd'hui proche de son niveau d'avant-crise. On pourrait croire que tout est redevenu comme avant. Mais les théories qui ont provoqué la catastrophe sont toujours là, tapies dans l'ombre... Souvenez-vous : 2007 connait l'effondrement des marchés subprimes ce qui a permis de voir que les société financières pouvaient être elles-aussi insolvables. Les banques et compagnies d'assurances ont donc été tirées d'affaire par des plans de sauvetage massif orchestrés par les gouvernements (et plus encore par les contribuables des pays concernés qui ont dû payer plus d'impôts pour des services réduits). Trois ans après, les idées libérales qui prédominaient à l'époque ressurgissent comme si rien ne s'était passé comme nous le confirme ce dossier publié par le site Slate. "On a pu observer le même processus de réanimation dans le monde des idées. Les théories, allégations factuelles et autres projets qui semblaient morts et enterrés au lendemain de la crise s'extirpent lentement de la terre fraîchement retournée. Elles ressurgissent prêtes à semer de nouveau la discorde". Ces idées sont donc : la grande modération (idée selon laquelle le monde traverse depuis 25 ans une période de stabilité qui ne finira jamais), l'hypothèse des marchés efficients (idée selon laquelle les prix générés par les marchés financiers représentent la meilleure estimation possible de la valeur d'un investissement), l'équilibre général dynamique (idée selon laquelle l'analyse macroéconomique ne devrait pas tenir compte des réalités observables comme les bulles ou les effondrements de marchés), l'hypothèse du ruissellement (idée selon laquelle les politiques qui profitent aux riches finiront par avantager les plus désavantagés) et la privatisation (idée selon laquelle toute fonction remplie par le gouvernement pourrait être assurée de manière plus efficace par une société privée). Bref ces cinq idées-zombies qui ont causé la débâcle économique il y a trois ans sont toujours d'actualité aujourd'hui. Mais ne dit-on pas aux même causes les mêmes effets ? Plus de deux siècles après Adam Smith (le fondateur du libéralisme), les économistes devraient admettre, avec Socrate, que "l'homme sage est celui qui sait qu'il ne sait rien"...
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