dimanche 13 février 2011

Vue de l'intérieur...

Alors que le scandale du Mediator (et d'autres...) continue de faire l'actualité dans les médias (voir par ailleurs), il nous paraissait opportun de revenir sur un livre publié par Philippe Pignarre en 2003 et titré "le grand secret de l'industrie pharmaceutique". Tout l'intérêt de ce livre réside dans le fait que l'auteur est un ancien des laboratoires Synthelabo (rachetés par Sanofi en 1999). Son témoignage résonne donc comme une vision de l'intérieur tel que nous le démontre ce papier publié par le site Scriptoblog. On apprend plein de choses en le lisant. En premier lieu, l'industrie pharmaceutique est l'industrie la plus rentable qui soit. Il n'est pas rare que sur certains médicaments, le taux de marge avoisine avec les 90%. La raison : c'est une industrie d'invention et non pas de production. Le problème pour les laboratoires, c'est que cette profitabilité a tendance à se restreindre. En effet, la recherche coûtant de plus en plus chère, le taux de profit fond comme neige au soleil bien que les pays occidentaux consomment toujours plus de médicaments. D'autant qu'un nombre important de médicaments vont tomber dans le domaine public et seront "génériquables". Du coup, les laboratoires verrouillent leurs marchés et mettent toujours plus de pression sur les médecins. Les développements et essais sont pilotés dans une optique de rentabilité, par une "bureaucratie centralisée" (du fait du nombre important de fusions dans cette industrie) ignorant largement ce que veut dire santé publique. En résumé, le plus important dans "industries pharmaceutiques" est le mot "industrie". "La multiplication des affaires autour de cette industrie (grippe H1N1, vaccination Bachelot, Mediator,...) est si impressionnante que certains imaginent un complot contre la santé publique. En fait de complot, il semble, à en croire Philippe Pignarre, qu'il n'y en ait qu'un, qu'il s'appelle le capitalisme, et que les dégâts qu'il provoque révèle non la malfaisance délibérée de ses pilotes, mais plutôt la défaillance généralisée de ses procédures de décision". Il n'en reste pas moins que les médecins ont aussi leur part de responsabilité de part leur absence d'esprit critique. Les laboratoires préfèrent investir dans le marketing plutôt que dans la recherche par esprit de facilité. En conséquence, ne faudrait-il pas plutôt nationaliser les essais cliniques ?


Le grand secret de l'industrie pharmaceutique 1/2
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