La semaine qui commence ressemble étrangement à celle qui vient de s'achever. Au programme : colère, violence, manifestations, émeutes, révoltes, révolution,... Le monde est tout simplement en train de sombrer dans le chaos devant nos yeux médusés. Où en est-on ? Pour le savoir, jetons un coup d'oeil sur la planète... En Tunisie, la situation s'est calmée après le départ de Ben Ali (aujourd'hui victime d'un AVC, dans le coma et sans ses économies... décidément ce n'est pas son année !). Pourtant la contestation continue avec des manifestations régulières et des sit-in dans la capitale pour protester contre la présence d'éléments du régime déchu dans le gouvernement de transition comme le note ce papier du Point. En Egypte, Moubarak parti, on essaye de faire repartir la machine. Les tentes ont quitté le centre du Caire, le tourisme reprend même si on assiste encore à des manifestations sporadiques. Mais le plus important ne se passe pas sur terre mais sur mer. Comme nous le dévoile cette dépêche de l'AFP, la marine iranienne a reçu l'autorisation par le "nouveau" pouvoir égyptien de pouvoir passer par le canal de Suez (une première depuis 1979 !), ce qui est déjà considérée comme une provocation par Israël. Bonjour l'ambiance... Mais ces pays ont ouvert la boite de pandore et tous les peuples de la région et même d'ailleurs adoptent la révolution Facebook. Tour d'horizon : le Yémen vu par l'agence de presse Reuters (manifestations dans tout le pays depuis 10 jours, sit-in et déjà 12 morts... le problème est que le président Saleh - au pouvoir depuis 32 ans ! - ne veut pas partir) ; Djibouti vu par l'AFP (toujours sous haute tension suite aux manifestations du week end dernier) ; l'Algérie vue par l'AFP (grève des étudiants, manifestations monstres le week end dernier, violente répression, un député blessé, retour au calme) ; Bahrein vu par Associated Press (un royaume rempli de pétrole en proie à l'anarchie depuis une semaine, la police qui tire dans la foule - y compris avec des hélicoptères comme le note le New York Times - au moins 8 morts, des manifestations qui continuent, une radicalisation en cours) ; Oman vu par Reuters (petite manifestation pour une augmentation de salaire le week dernier, accordée par le sultan, pays calme) ; au Maroc vu par Reuters (le royaume sous soubresauts, manifestations le week end dernier, sit-in, répression policière, 5 morts dans l'incendie d'une banque, situation tendue) ; et même en Chine comme le note ce papier publié par France 24. Mais la situation la plus alarmante se situe en Libye où l'on est en pleine guerre civile. Le "guide de la grande révolution de la Grande Jamahiriya a pété un câble. Il est devenu complètement fou au point d'avoir demandé à l'armée régulière ou composé de mercenaires de tirer dans le tas. Bilan : 300 morts... Même l'armée de l'air bombarde ses propres compatriotes (sauf ceux qui désertent comme ces deux pilotes qui ont atterri à Malte...). D'après les observateurs, c'est un véritable massacre, un bain de sang comme le note ce papier publié par la Tribune de Genève. Pour tout savoir de cette révolution libyenne, le fil jour après jour du site Al Jazeera est une mine de renseignements avec photos et vidéos. Comme on le voit la situation dans les pays arabes est sur le point de dégénérer en un immense brasier. Première conséquence : le prix du pétrole atteint des sommets et les augmentations des factures énergétiques sont déjà programmées. Deuxième conséquence : l'exode de centaines de milliers de gens à travers les pays en crise pour se réfugier. A cela s'ajoute la spéculation sur les matières premières affamant des populations entières. Bref, un bien sombre tableau de l'avenir qui laisse notre président orphelin de tous ses potes dictateurs. Un Sarkozy qui nous fait de plus en plus penser à Louis XVI. Au soir du 14 juillet 1789, Louis XVI interpella le duc de Liancourt en l'interrogeant : "Mais c'est une révolte ? Non Sire, c'est une révolution"...
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