Encore un scandale environnemental qui pointe son nez. Tout le monde se souvient de la tragédie de Bhopal en Inde qui s'est déroulé en 1984, qui a fait des milliers de morts et qui continue encore à produire ses effets aujourd'hui. Il faut croire que les enseignements n'ont jamais été tirés à lire ce papier publié par le Monde Diplomatique. L'Inde est remplacée par le Chili, la multinationale Union Carbide laisse sa place à la multinationale Luksic à capitaux japonais et chiliens. Cette dernière exploite "la Minera" : la plus grande poubelle chimique d'Amérique latine située en plein milieu de la Cordillère des Andes. "La décharge, qui finira par mesurer 240 mètres de haut, a été construite - selon la multinationale - 'en toute légalité'... De cette légalité - qui lui permet de ne pas payer d'impôts - les populations ont appris à se méfier. D'ores et déjà, la tranque de relave (le dépotoir) de El Mauro assoiffe les habitants de la vallée du Choapa, située à huit kilomètres en contrebas. Elle empoisonne les nappes phréatiques, les quelques filets d'eau fraîche restants, l'air, les animaux, les oiseaux,... Nous avons vu des cultures mortes, des plantations de noyers rachitiques". D'après les habitants de cette région, 1.800 tonnes de déchets sont déversés chaque jour. L'eau potable est devenue jaune alors que les casseroles dans lesquelles elle bout sont vertes. A cause de l'arsenic, du plomb et des autres métaux lourds utilisés par la multinationale. Pourquoi ne pas l'interdire ? Parce que le gouvernement chilien a autorisé l'exploitation. Comme le reconnait le président du Sénat chilien, "nous sommes face à un grave problème, et nous commençons à prendre des mesures, mais les multinationales ont beaucoup d'argent et de force de persuasion". En d'autres termes, elles achètent tout y compris les réglementations. Bref, comme d'habitude, les retombées mortelles à plus ou moins brève échéance n'intéressent personne ou presque. Les multinationales de l'industrie chimique peuvent continuer ouvertement de polluer le monde sans que cela n'émeuve beaucoup de monde. Le système de l'ultra-libéralisme nous démontre une fois de plus qu'il est dangereux pour l'environnement mais qu'il est aussi mortel pour l'homme. Il est désormais vraiment temps de trouver une alternative avant que ne retentisse la fin de la partie...
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