mardi 15 février 2011

L'automatisation tuera l'emploi...

Depuis la nuit des temps, les philosophes s'interrogent sur le progrès technique et ses avantages éventuels dans la société. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Pour Martin Ford, l'auteur du livre "The lights in the tunnel" publié en 2009, il n'y a pas de question à se poser. Si l'automatisation peut apporter un progrès à cour terme, elle tuera tôt ou tard l'emploi. C'est un long papier publié par le site De Defensa qui revient en détail sur la thèse défendue par l'auteur. Ce dernier se présente comme le fondateur d'une firme technologique dans la Silicon Valley, disposant de 25 ans d'expérience dans le domaine des ordinateurs et des logiciels. Pourtant il semble bien plus que cela, tant il dispose d'une capacité à proposer une vision critique de la pensée économique et politique du moment, à se projeter dans l'avenir et à formuler des propositions que les esprits conservateurs trouveront révolutionnaires. "La vision du monde qu'il nous propose est simple à résumer. Il montre que dans le cadre des lois du marché qui se sont imposées au monde entier depuis quelques années, le libre développement capitalistique des sciences et des technologies produira des sociétés invivables, dominées par une étroite minorité d'individus et d'entreprises ayant monopolisé les ressources de la nature et de la technique". Vous avez dit visionnaire ? Le pire c'est que l'auteur n'a même pas tenté d'écrire un réquisitoire contre le progrès technique et le développement de la science. Il ne conteste pas ses apports et ne nie pas plus les bienfaits de la concurrence et de la recherche du profit obligeant les entreprises à investir dans les nouvelles technologies. En fait, le problème ce n'est pas la machine mais les conséquences de son utilisation. Les gens non seulement perdront leur emploi mais arrêteront de consommer. Du coup, ils n'auront plus les moyens d'acquérir les biens produits par les machines même si les coûts sont fortement diminués. Pour éviter le désastre annoncé, l'auteur propose de revenir à la régulation étatique. Un peu comme Marx le proposait à son époque, lui qui avait déjà tout compris. Il n'empêche que le peuple a aussi la possibilité de ne pas se laisser faire. Si l'existence de larbins besogneux et consentants, écrasés d'une dette éternelle ne nous convient pas, il suffit de faire comme ce que font en ce moment les pays du Maghreb : la révolution. Aussi simple que cela... Comme un étrange parfum de "Soleil vert"...

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