samedi 5 mars 2011

Déni de vision...

A l'image de cette gargouille, certains pensent que tout va bien tout en ayant un bandeau devant les yeux. C'est un peu ce qui sépare l'Europe des Etats-Unis. En effet comme le souligne cet article publié dans le quotidien la Tribune, dans les grandes banques new-yorkaises, on se montre beaucoup plus optimiste qu'en Europe sur l'économie américaine. Outre Atlantique, les économistes se refusent de voir le chômage comme le principal frein à la reprise. Bref, pour les Américains, tout est reparti comme en 14 suite à un petit dérapage. Ben Bernanke le patron de la Fed a fait tourner la planche à billets et a déversé des brouettes de dollars dans l'économie. De façon à ce que celle-ci puisse à nouveau créer de la richesse et par conséquent faire baisser le chômage. Chez nous en Europe, on a une vision fort différente. La crise immobilière des USA a entraîné une chute des prix (les prix actuels de l'immobilier américain sont encore inférieurs de 50% de ce qu'ils étaient en... 1996 !) ce qui rend quasiment impossible toute migration de la main d'oeuvre éventuelle. Un chômeur américain ne peut plus (sauf à accepter de perdre énormément d'argent) vendre sa maison et s'exiler dans un autre état pour retrouver un job. Cette flexibilité du marché du travail est morte. Du coup, le chômage américain va ressembler à celui sous nos contrées : un chômage structurel. "Mais les conjoncturistes américains ont toutes les peines du monde à voir cette réalité. Ils se cantonnent à la traditionnelle analyse conjoncturelle. Pour eux, la violence de la récession de 2008-2009 - qui n'est pas encore effacée, puisque le niveau de production se situe encore à 9% en dessous du pic d'activité enregistré avant - explique à elle seule la situation actuelle, dont l'économie américaine va s'extraire tout naturellement. Comme elle est sortie des récessions précédentes. Une certaine cécité ?". On peut d'autant plus s'interroger sur l'optimisme américain quand on sait que leurs statistiques sont fausses. Nous faisant croire que le taux de chômage est de l'ordre de 9%, ce dernier est plutôt de l'ordre de 23%. Si on continuait à le mesurer comme on le faisait avant 1994 tel que nous le montre le site Shadowstats. Il faut dire que cette divergence de vue ne devrait pas nous étonner. Suffisants comme tout, il est rare que les Américains ouvrent un journal européen (sauf pour les journaux anglais peut-être). Bref, ils ne peuvent pas ou ne savent pas se rendre compte de leur actuelle situation. Celle d'un état en faillite qui vit sur le dos du reste du monde et dont le modèle économique n'est rien d'autre qu'impérialiste et mortifère. Mais chut, leur fin est proche...

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