mercredi 6 octobre 2010

Pour se donner une idée...

Ce homme représente donc la modique somme de 4,9 milliards d'euros. A peine croyable. Surtout si on s'en réfère au droit du travail. Enfreindre les consignes de son employeur et lui mentir pour le cacher est une faute professionnelle (simple, grave ou lourde), qui est passible de licenciement, éventuellement sans préavis, ni indemnités. Si Kerviel s'est retrouvé devant une juridiction pénale (au lieu du conseil des prud'hommes), c'est parce que Daniel Bouton, le PDG de la Société Générale à l'époque, a parlé de fraude, de détournement de fonds, de complicité d'un courtier extérieur à la société, de violation du système informatique de la banque, de fraudeur d'une intelligence exceptionnelle, de terroriste,... Toutes ces accusations se sont avérées entièrement fausses, puisqu'il est reconnu par tout le monde que Kerviel n'a jamais détourné ou essayé de détourner un seul centime. D'autre part, il n'y a ni action, ni intention criminelle puisque ses intentions étaient de faire gagner de l'argent à sa banque. Cette plainte aurait du être classée sans suite dès qu'il est apparu que les cinq milliards n'avaient pas été détournés ou volés par Kerviel mais bel et bien perdus par son employeur en les revendant à perte. Le progiciel de trading utilisé par le trader prévoyait un blocage du plafond des engagements. Cette option interdisait tout dépassement. Or ce plafond était ignoré par tous les traders. D'où cette question qui me taraude : si toute la hiérarchie de la Société Générale n'a pas vu pendant un an des engagements qui dépassaient de 400.000 fois le plafond théorique autorisé et qui dépassaient même le montant des fonds propres de la banque, n'est-ce pas une faute professionnelle autrement plus grave que de faire 3 faux mails pour cacher à son chef qu'on n'a pas pris de contreparties suffisantes ?

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