J'aime bien Jean-Luc Mélenchon pour sa verve orale. Un vrai tribun. En tout cas, en voilà un qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas notamment sur l'arnaque des intérêts de la dette. Depuis 1973, l'Etat est tenu d'emprunter l'argent nécessaire à ses besoins, à ses investissements,... auprès d'institutions privées (les fameux marchés qui sont en fait des banques). En contrepartie de ce prêt, comme tout à chacun, il doit payer un taux d'intérêt (la France emprunte environ à 2,5% tandis que la Grèce emprunte à plus de 10%). Depuis cette date, les déficits se creusent de façon abyssale au point que la totalité de l'impôt sur le revenu sert uniquement à payer les intérêts de cette dette. En ce sens, Mélenchon a totalement raison quand il affirme que les Etats se couchent devant les banquiers. Quant aux gouvernements, mis en place par les banques, ils procèdent eux-même à la liquidation en bradant tous les actifs de l'Etat : privatisation du secteur public, droit d'émettre la monnaie, patrimoine immobilier, brevets industriels, autoroutes... bref tout ce qui fait la richesse d'un pays. Ce que ne prend pas en compte le leader du Parti de Gauche, c'est le fait que ne plus payer d'intérêt signifie la fin de l'Etat-providence. Or c'est justement l'Etat-providence qui permet au système de tenir debout : une sécurité sociale pour tous, des allocations en cas de chômage, une retraite par répartition, les RMI pour les plus démunis,... Il maintient la paix sociale. Si cet état disparaît, demain c'est la révolution. De toutes les façons, on oublie trop facilement que c'est l'économie réelle qui peuvent financer les Etats, les emprunts servant uniquement à dissimuler les déficits successifs. Or le chômage de masse (avec les baisses de recettes fiscales s'y rattachant) portera un coup bien plus fatal à l'Etat-providence que les dettes bancaires...
Mélenchon contre la loi Pompidou-Rothschild-Giscard
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