Les derniers développements juridiques de la crise financière atteignent les sommets de la quatrième dimension de l'incompétence, de la négligence, de la bêtise, et maintenant, de la fraude la plus inimaginable. Entre rire et consternation, ce papier de 24H Gold tente de retracer l'immobilier au pays des milliards. Certes tout a commencé avec des petites magouilles entre un courtier véreux dealant avec des banquiers pour amener des dossiers de crédit foireux, partageant ainsi la commission et revendant dare-dare le prêt à des institutions comme Fannie Mae ou Freddie Mac. Mais le mal est bien plus profond. Au point de pouvoir affecter les plus grandes banques d'Amérique du Nord en rendant impossible le recouvrement d'une importante proportion des prêts en défaut de paiement ! Pour comprendre le système, il nous faut évoquer les MERS. En général, pour garantir le système de propriété, il faut un enregistrement fiable de tout ce qui la touche (les hypothèques par exemple). En France, ce sont les notaires qui sont chargés d'enregistrer toutes les opérations ayant pour objet le droit de propriété. Aux USA, ce sont les "County Clerks" (notaires cantonaux) qui sont chargés de faire la même chose. Seulement le recours à ces clerks n'est pas obligatoire. Lorsque l'industrie des subprimes a commencé à se développer, induisant ventes et reventes massives des différentes créances immobilières entre courtiers, banques, Fannie Mae,... la finance trouvant le système trop coûteux a arrêté de faire appel aux clerks pour créer son propre système alternatif d'enregistrement : les MERS, informatisé à l'extrême, censé garder une trace fiable de toutes les cessions et transferts de propriété des hypothèques rattachées à une maison. Le problème : les tribunaux considèrent la procédure des MERS comme non fiable. Du coup, ils n'acceptent pas les preuves de détention de créances hypothécaires présentées par les MERS ou par une banque travaillant avec elle. Dans ce cas, la procédure de faillite est bloquée jusqu'à ce que le dossier soit intégralement reconstitué à condition q'il puisse l'être, les MERS n'étant pas réellement soucieux de l'archivage des données. Du coup, tout le monde prend peur que ces décisions de justice fassent jurisprudence. Or les MERS sont impliqués dans plus de 80% des titrisations de crédit immobilier. Du coup, on imagine sans peine les suées froides coulant le long de l'échine des grands banquiers du pays. Afin de ne pas se faire avoir, ces banques ont dès lors inventé toutes les astuces pour récupérer leurs biens y compris la rédaction d'actes illégaux. Comme par exemple ce qui s'est passé en Floride où les banques JP Morgan et Wachovia Mutual se sont présentées devant le juge avec la même hypothèque dont l'examen permis de constater qu'elle appartenait en réalité Fannie Mae. Elles avaient tout simplement fait fabriquer des faux antidatés. Qu'est ce qui peut pousser une banque à agir de la sorte ? La panique ! Certaines banques ont tellement d'hypothèques dont elles ne peuvent fournir la provenance qu'elles commencent sérieusement à avoir peur au point de contourner la loi. Sans parler des clients qui pourraient s'estimer spoliés et se retourner contre elles pour manoeuvres frauduleuses. "Il est stupéfiant de voir comment toute l'industrie américaine du crédit accumule les bourdes, négligences, et pis encore, comment elle semble collectionner les fraudes. Une telle agrégation de canards boiteux ne mérite qu'une chose : que l'on les laisse faire faillite pour de bon. Renflouer de tels boulets avec l'aide des contribuables est non seulement injuste et économiquement inefficace, mais totalement ridicule". C'est à ce moment où l'on se souvient que notre Président toujours à la pointe des choses de la finance proposait dans son programme électorale de 2007 de laisser ce système des subprimes s'installer en France. Heureusement que la crise ne lui en a pas laissé le temps...
Sarko vante subprimes puis retourne sa veste
envoyé par dudupeu. - L'actualité du moment en vidéo.
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