Sauve qui peut ! La guerre est déclarée. On a déjà vu sur ce site que les principales puissances du monde étaient entrées dans un conflit monétaire. La suite logique : la guerre économique. C'est la vision de Paul Bara, ex-trader et économiste de marché, qui nous la fait partager dans un article publié sur le Blog de la Finance et de l'Economie. Tout au long de cette année, les bien-pensants ont prédit une sortie de crise et une reprise forte et durable. Force est de constater que malheureusement cela ne sera pas le cas. Le tassement de la croissance aux Etats-Unis a montré que celle-ci n'était due qu'à l'augmentation de la dépense publique (une économie sous respiration assistée en quelque sorte). Du coup, chaque état cherche à s'en sortir au détriment d'un autre. Pour la Chine, c'est une attaque en règle contre le Japon. Elle tente de substituer ses produits aux produits technologiquement avancés en provenance des pays riches. "Mais elle entend surtout accaparer une partie significative du 'pactole du commerce international', qui devrait croître de 13,5% en 2010, selon les prévisions de l'OMC. En achetant de la dette japonaise, elle peut faire monter le yen par rapport au dollar, ce qui aura pour effet de faire baisser le renmibi (la monnaie du peuple), puisque celui-ci est défini par un rapport fixe vis-à-vis du dollar. Il s'agit d'une sorte de dévaluation compétitive masquée". La Chine ne croit plus dans le dollar, ses faramineux excédents liés à ses exportations sont investis en yen ce qui a pour effet de renchérir la monnaie japonaise et de priver par conséquent l'économie nippone de la seule source de croissance : les exportations. Quant aux Etats-Unis, l'attaque vise la Zone euro. Les Américains ont d'abord vu les Chinois s'éloigner doucement du dollar. Mais ils ont surtout constaté que le phénoménal plan de relance voté sous l'ère Bush et augmenté de façon faramineuse sous Obama n'a servi à rien : les USA ont ainsi dépensé plus de 4.000 milliards de dollars pour relancer leur économie, qui n'a permis d'engendrer en contre-partie que 200 milliards de dollars de croissance. Aussi, la Fed a décidé de laisser filer la monnaie américaine en provoquant volontairement sa baisse. En d'autres termes, la banque centrale américaine utilise de façon continue la planche à billets afin de pouvoir racheter sa propre dette et remplacer les investisseurs étrangers défaillants. Par ce biais, Obama dope ses exportations mais augmente aussi l'inflation. En fait, l'auteur résume le monde actuel entre une alliance de fait entre les USA et la Chine contre la Zone euro et le Japon. Dans la mesure où il apparaît que la reprise n'est plus qu'un leurre, la seule solution est de "bouffer dans l'assiette du voisin", de manière bien plus agressive qu'auparavant. Il faut savoir que le commerce mondial a chuté de 12% en 2009 et que cela ne va pas s'arranger en 2010. Le gâteau se rétrécit, il n'y en a plus pour tout le monde, la compétition devient sans merci. Contrairement aux croyances libérales sur la vertu du marché qui s'auto-régule, cette situation va accélérer la destruction des capacités de production et des emplois dans les pays victimes, réduisant ainsi le nombre de clients. La spirale de la mort en quelque sorte...
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