jeudi 29 octobre 2009

Une rue en or...

Connaissez-vous la rue de Vivienne à Paris ? Non ? C'est le quartier où sont rassemblés tous les négociants en or de la capitale. Quoi de mieux que de s'adresser à l'un d'eux pour prendre le pouls de ce marché vis-à-vis des épargnants que nous sommes tous (enfin presque). Après avoir eu le décryptage de Denis Schwartz qui vend des pièces et des lingots à partir de son magasin de Strasbourg (voir par ailleurs), voici le vécu d'un des nombreux vendeurs de la rue de Vivienne. Il se nomme Eric Joubert et exerce depuis 1972, ce qui en fait un spécialiste du métal jaune depuis près de 40 ans. Que nous dit-il ? Des propos à déguster sans modération pour ceux qui veulent investir dans l'or. "En septembre et octobre 2008, la demande a été telle pour les pièces d'or Napoléon, que l'organisme qui centralise tout ça pour nous a ratissé toute l'Europe pour fournir la demande !!! Imaginez qu'une personne par commune française ait commandé deux Napoléon. Cela a donné 72.000 pièces à trouver. On les a trouvées". Comme dirait l'autre, ça au moins c'est du factuel... Mais écoutez la suite : "il y a des rumeurs persistantes en ce moment concernant la Banque de France qui n'aurait pas autant de lingots qu'on le pense dans ses coffres..." A quand un audit des coffres de la Banque de France ?

Mais ce n'est pas tout. Voici une autre information pratique donnée par Eric Joubert : "même si vous achetez de façon anonyme (possible jusqu'à 3.000 euros), demandez une facture. De toute manière, il n'y a aucun intérêt pour le client à acheter de l'or en anonyme, car IL NE FAUT PAS OUBLIER que la facture leur évite de repayer la taxe. Très rares sont ceux qui le disent, mais moi je le dis à tous mes clients. Le jour où vous revendez, avec ce bout de papier, vous vous simplifiez la vie et le porte-monnaie".

Enfin, la question qui "tue" sur le côté pratique et dangereux de la détention de lingots. Sachez que selon Eric Joubert (cela doit être pareil pour tous) : "le client vient et donne un chèque personnel car la maison n'accepte plus les chèques de banque pour les montants au-dessus de 3.000 euros. Quelques jours plus tard, le temps d'encaisser ce chèque, la personne revient et repart avec son ou ses lingots et sa facture. Pour les pièces, c'est pareil dès qu'on dépasse les 3.000 euros".

Voilà... C'est tout simple. Vu qu'un lingot est grosso-modo de la taille d'un paquet de cigarettes, vous pouvez aisément le cacher quelque part chez vous dans un endroit qu'il vous reste à imaginer. "Vous savez, c'est un métier très particulier, mais je peux vous dire que jusque dans les années 80, les ouvriers venaient acheter leurs pièces d'or pour garder le fruit de leur travail. Les peintres en bâtiment, à la fin de leur journée, avec de la peinture encore sur les mains, venaient échanger leurs billets contre des pièces... Puis soudain, avec les années Mitterrand, les Français n'ont plus jamais entendu parler de l'or, et on en vendait nettement moins qu'avant. Toutes ces générations ont été privées d'informations sur l'or. Ce n'est que maintenant, avec la crise, que l'or redevient un grand centre d'intérêt. Mais posez-vous la question : tout l'or produit entre 1981 et 2001 dans le monde, qui l'a acheté celui-là ? il est passé où cet or ?". En voilà une bonne question... Elle est où cette production ? On en a besoin en ce moment, surtout à Londres !

Enfin, voici la dernière information intéressante de Monsieur Joubert : "quand j'ai commencé à travailler dans la boutique de mon grand-père, j'avais fait l'association suivante : pour le prix d'une Renault 4L (voiture de base de l'époque), on avait un lingot, c'est-à-dire, 1 voiture = 1 lingot d'or. Aujourd'hui, regardez bien, 1 lingot d'or = 3 voitures. Cela veut tout dire pour moi". Pour moi aussi... 300% d'augmentation en 30 ans, c'est nettement mieux que le livret A...



Kezeco.fr : Un refuge en or
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