L'Espagne pourrait être le prochain pays à tomber sous les coups de boutoir des spéculateurs. Contrairement aux Irlandais et aux Grecs, bien trop peu nombreux, la faillite espagnole entraînerait certainement une remise en cause des perspectives européennes. Surtout en y rajoutant le Portugal. Comme le souligne l'ancien prix Nobel d'économie, Paul Krugman, dans sa chronique reprise par le site RTBF, "si les autres pays étaient des tapas, l'Espagne est assurément le plat principal". Il note que la situation espagnole ressemble étrangement à celles des Etats-Unis. A l'origine, on a une énorme bulle immobilière et une énorme hausse des dettes privées Quand cette bulle éclata, les deux pays tombèrent en récession et connurent une brusque montée du chômage. Du coup, les déficits explosèrent suite à la baisse des rentrées fiscales. "Mais, contrairement à l'Amérique, l'Espagne est au bord d'une crise de la dette. Le gouvernement américain n'a aucun mal à financer le déficit, avec des taux d'intérêt sur la dette fédérale à long terme inférieurs à 3%. L'Espagne, au contraire, a vu le coût de son emprunt monter en flèche ces dernières semaines, reflétant des craintes grandissantes d'un possible défaut de paiement". En fait, l'Espagne est prisonnière de l'euro. A l'époque, la monnaie unique lui permit de se développer plus rapidement grâce à l'affluence des capitaux qui alimentèrent les dépenses du secteur privé. Du coup, les prix et les salaires augmentèrent plus vite que dans le reste de l'Europe. Mais quand la bulle éclata, le pays n'était plus compétitif par rapport à ses concurrents. Or l'Espagne n'est plus maître de sa monnaie. Elle ne peut plus la dévaluer pour être à nouveau compétitive. Autant dire des années de m... qui se profilent à l'horizon. Pour les Etats-Unis, en revanche, le fait de pouvoir contrôler le dollar permet toutes les "fantaisies". Sauf à compter avec l'opposition politique républicaine qui ne cesse d'exiger de la Fed qu'elle cesse toute relance budgétaire. Il n'y a pas à dire : l'Espagne et les USA sont dans le même bateau. Plus que jamais, le problème est de sauver l'économie réelle, celle produisant des biens permettant aux gens de vivre lorsque l'économie sera complètement désorganisée et que les importations cesseront. En cas de pénurie grave, les magasins sont vides et tout l'or du monde ne pourra pas les remplir. Soyez propriétaire d'une maison à la campagne chauffée au bois, avec un verger, un potager, un puits, un troupeau de chèvre et une basse cour, quelques fusils avec des munitions pour chasser et vous voilà parés pour résister à l'Apocalypse financière qui nous guette...tous...
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