jeudi 9 décembre 2010

Une oligarchie au service des riches...

Jamais la France n'avait connu tel divorce entre ses élites et le peuple. C'est en résumé la thèse développée par Michel Pinçon, sociologue et directeur de recherche au CNRS spécialisé dans la haute bourgeoisie comme nous l'enseigne Wikipedia. En association avec son épouse, Monique Pinçon-Charlot, il a rédigé une "enquête sur l'oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy" dont les conclusions ont été reprises par le site Scriptoblog. "C'est un sujet d'actualité, ô combien. Non que Nicolas Sarkozy en lui-même soit important. Mais parce qu'il représente quelque chose, sa présence à l'Elysée signifie quelque chose : elle veut dire que les 'élites' de notre pays sont devenues les ennemies de leur propre peuple". Pour l'auteur, nous sommes passés de la lutte des classes à la guerre des classes. Et dans cette guerre, ce sont les très riches qui gagnent...pour le moment. Avec l'accession de Sarkozy au pouvoir, c'est une oligarchie qui a pris le pouvoir (les amis du Fouquet's de 2007). Sans appartenance ethnique, religieuse ou géographique précise, elle forme un "milieu" avec ses lieux et ses rites. Elle est structurée par un fonctionnement en vase clos où les très riches fréquentent les très riches. On peut néanmoins relever certaines castes parmi cette oligarchie : le CAC 40 (avec deux dizaines de personnes, la plupart anciens Inspecteurs des Finances, vous avez en résumé le concentré du pouvoir économique dans les grandes entreprises françaises), la haute magistrature (qui vient en aide aux premiers dont le meilleur exemple est le procureur Courroye), ou encore les conseillers du prince (on les aurait nommé "la Cour" sous l'Ancien Régime : ils se nomment Attali, Minc,... qui vendent la légitimation du pouvoir en place contre quelques miettes). "L'ensemble de ces réseaux finit par fabriquer une classe sociale au sens marxiste du terme, c'est-à-dire un milieu regroupant des individus et des familles bénéficiaires d'un certain mode de fonctionnement socio-économique (le capitalisme virtualisé), milieu conscient de son positionnement et s'organisant collectivement pour défendre ses intérêts. Fondamentalement, Sarkozy est le fédérateur de cette classe sociale. C'est ce qui explique que ce personnage en lui-même falot, presque médiocre, ait pu devenir Président de la République : il est tout simplement le mandant d'une classe sociale dominante, prédatrice et très consciente d'elle-même". De plus, cette oligarchie est transversale. Elle sait s'adapter. A l'image de Stéphane Richard : ancien du cabinet de DSK, vingt ans plus tard il est le conseiller de Christine Lagarde. De plus, il n'y a plus d'opposition public et privé à l'image du Fonds Stratégique d'Investissement crée par Sarkozy et géré par le patron de Sanofi. Bref, à gauche et à droite, dans le privé ou dans le public, l'oligarchie est partout à la fois. Elle est l'épine dorsale de tous les partis. "A lire Michel Pinçon, on éprouve la sensation très nette que cette vaste opération de verrouillage ne renvoie à aucune finalité idéologique. Il n'y a pas vraiment de ligne directrice au sarkozysme, sauf une : maximiser les gains financiers de l'oligarchie elle-même. En résumé : c'est avoir le pouvoir pour faire de l'argent, faire de l'argent pour maximiser son influence et disposer d'une forte influence pour garder le pouvoir. c'est tout". D'autant que cette oligarchie se caractérise par sa médiocrité. Elle ne s'intéresse pas à la technique (les forts en maths sont trop nombreux dans la classe moyenne), peu à l'industrie (du fait des délocalisations) et la plupart des oligarques sont des "fils de". "Comme toute oligarchie en réalité déclassée dans l'ordre de l'économie productive réelle, l'oligarchie contemporaine s'est donc barricadée dans la bonne connaissance des mécanismes sociaux, le droit étant, dans ce domaine, la voie royale. Que le 'président des riches' soit avocat d'affaires est un bon indice du caractère défensif profond de l'oligarchie contemporaine, malgré son évidente rapacité, qui peut donner l'impression de l'esprit offensif. Si cette oligarchie tient tant à verrouiller la pouvoir, ce n'est pas seulement parce qu'elle vit par lui, c'est aussi parce qu'elle redoute de le perdre". A l'image de cet épisode relatif à la résidence du Cap Nègre de la famille Bruni, Sarkozy et l'oligarchie priorisent. Alors qu'il vient d'apprendre la mort de soldats français en Afghanistan, Sarkozy préfère s'occuper en premier lieu du raccordement du tout à l'égout pour la villa provençale. Bref, l'oligarchie est complètement déconnectée du bon sens et de la décence ordinaire. L'univers des oligarques est celui où leur petit confort est infiniment plus important que la vie et la mort des Français ordinaires. "La France est manifestement parvenue à une fin de cycle qu'elle connaît régulièrement, où la reproduction des élites impose un fonctionnement oligarchique en vase clos. On sait qu'historiquement ce genre de décadence a toujours débouché soit sur la révolution (1789, 1830, 1848), soit sur la défaite (1870, 1940), soit sur les deux (1871)". On sait au moins ce que sera notre avenir et personne ne pourra sen étonner si le pire arrive...



le président des riches
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