Nous vivons une crise de l'endettement comme le souligne ce grand papier publié dans le quotidien Le Monde sous la forme d'une interview de l'historien Michel Lutfalla. Morceaux choisi : "On a pu observer trois types de comportements dans l'histoire : les banqueroutes violentes - lorsque les remboursements d'intérêt et de capital sont réduits, les banqueroutes sournoises - l'inflation, en rendant les taux d'intérêt réels négatifs, rogne la valeur de la dette, ou l'augmentation des recettes publiques permettant d'honorer les engagements, d'abaisser les taux d'intérêt et de convertir la dette existante, à des taux moins élevés". En d'autres termes, Michel Lutfalla nous explique les trois façons de faire disparaître ses dettes. La première c'est la faillite ou quand on n'a pas les moyens de rembourser l'argent que l'on doit. La seconde c'est l'inflation (si je dois 1.000 € en 2009 et qu'il y a une inflation de 10%, mécaniquement je ne devrai plus que 900 € en 2010). La troisième et dernière façon c'est de pouvoir gagner plus d'argent pour pouvoir rembourser tout ou partie et pouvoir renégocier auprès de ses prêteurs. Il continue son exposé en nous donnant un aperçu historique de ce qui s'est passé depuis l'apparition du capitalisme : "Jusqu'en 1797, la France a opté pour la banqueroute, alors que le Royaume-Uni y avait renoncé dès 1672. (...) Le XXe siècle adopte une forme de banqueroute silencieuse provoquée par l'inflation. La dette augmente à nouveau à partir de 1936, sous l'effet des politiques de relance - en France avec le Front populaire, au Royaume-Uni, et aux Etats-Unis (New Deal sous Roosevelt) (...) A la suite de la longue récession de 1967, le général De Gaulle refuse de dévaluer. Après mai 1968, Georges Pompidou, son successeur, ressort cette politique "du placard". Et l'inflation repart. (...) Les Etats-Unis financent à crédit la guerre du Vietnam. La convertibilité du dollar en or est dénoncée, ce qui encourage le premier choc pétrolier, le prix du baril étant libellé en billets verts. Les Etats réagissent à la crise par des relances massives. Le franc attaqué, Raymond Barre est appelé comme premier ministre (1976). Le budget sera à l'équilibre en 1980, hélas pour la dernière fois... L'inflation, conjuguée à une politique budgétaire sérieuse, avait permis jusqu'à cette date d'alléger le poids la dette"... Finalement, il n'était pas si mauvais que ça Raymond Barre.
Chez F.O.G - Raymond Barre
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