dimanche 12 décembre 2010

L'heure de vérité approche...

En route pour la crise systémique. C'est en substance la conclusion de ce papier publié par le blog de l'économiste Gilles Bonafi. Il met en avant une information quasiment passée inaperçue par les médias en général (sauf par ce blog) relative à la faillite de la société Ambac Financial (voir par ailleurs). D'après lui, la faillite de cette entreprise est précurseur d'une catastrophe économique sans précédent à venir. Pourquoi ? Ambac est un réhausseur de crédit, au coeur même de la titrisation. Elle permet de transformer des dettes (ou des créances) en titres financiers (des actifs) dans une gigantesque pyramide à la Ponzi. Elle apporte une garantie de paiement en cas de faillite de l'émetteur de ces titres. Or, la faillite d'Ambac Financial montre que c'est tout le système financier qui est en train de s'effondrer sous nos yeux sans qu'aucun état puisse intervenir pour assumer ces pertes du fait de l'énormité des sommes en jeu. "Par exemple, Ambac garantirait pour 700 milliards de dollars de ces instruments de dettes (les fameux CDS), qu'il faut comparer aux 400 milliards de dollars de Lehman Brothers, dont la faillite, le 15 septembre 2008, a donné le coup d'envoi de la crise actuelle". Il faut savoir que l'essentiel des produits dérivés sont des CDS (Credit Default Swap) et totalisent le montant astronomique de 223.376 milliards de dollars soit près de quatre fois le PIB mondial. Ce sont des contrats d'assurance cotés sur les marchés mais présents hors bilan (ils n'apparaissent pas dans les livres de compte de la société et sont donc des actifs fantômes). En plaçant ces produits hors bilan, les banques évitent de constituer des réserves garantissant ces polices d'assurance. L'essentiel des ces produits dérivés sont adossés à des dettes et surtout à l'assurance contre le non remboursement de ces dernières. Du coup, en cas de défaillance de l'un des acteurs, les montants hors bilan doivent réintégrer les comptes des banques. De plus, les CDS sont adossés le plus souvent à des crédits immobiliers. Or avec près de 13.000 saisies immobilières quotidiennes, c'est autant d'argent qui vient gréver les comptes des établissements financiers. En résumé, un CDS n'est rien d'autre qu'une dette qu'on a transformé en produit financier donc en argent. Un véritable tour de magie. Le plus grave est que cette montagne d'actifs toxiques est concentrée dans les comptes de quatre banques : JP Morgan, Bank of America, Goldman Sachs et Citigroup. Par exemple, la JP Morgan détient à elle seule 75.253 milliards de dollars de produits dérivés soit plus d'une fois le PIB mondial. Autant préciser que si elle fait faillite c'est l'équivalent de toute la richesse produite par le monde entier pendant plus d'un an qui part en fumée. Les conséquences de cette gabegie sont colossales et le pire est à venir : explosion de l'extrême pauvreté, disparition des retraites et de la sécurité sociale. Les pertes financières à venir seront astronomiques et elles finiront par ruiner les Etats car tous les organismes financiers de la planète sont interdépendants entre eux. D'après l'auteur, la seule et unique solution repose sur une monnaie mondiale : les DTS. C'est quoi les DTS ? Les Droits de Tirage Spéciaux sont un panier de monnaie comprenant le dollar, la livre sterling, le yen et l'euro. Le G20 pourrait imposer ce panier en lieu et place du seul dollar. Du coup, on avance un pas de géant vers un Gouvernement Mondial (le Nouvel Ordre Mondial dont on parle tant). La seule question est de savoir si ce pouvoir sera démocratique ou oligarchique (appartenant à la haute finance). Il n'en demeure pas moins que la situation est pour le moins périlleuse. Les Etats-Unis ont adopté depuis des années une économie de guerre. "Obama a d'ailleurs présenté pour l'année fiscale 2011, un budget de la défense de 768 milliards de dollars à comparer aux 512 milliards de l'année 2009. Une hausse de 50%". Bref, cette crise systémique qui s'annonce est doublée d'une crise civilisationnelle qui remet en cause le fondement même de la démocratie du monde occidental. Le travail, notre lien social fondamental est ainsi en cours de destruction. Du coup, il convient de se souvenir de ce que prédisait Nietzsche : "la démocratisation de l'Europe tendra donc à produire un type d'hommes préparés le plus subtilement du monde à l'esclavage, mais dans des cas isolés et exceptionnels, le type de l'homme fort ne pourra que devenir plus fort, plus prospère et plus riche qu'il ne l'a jamais été..." ou plus exactement un gouvernement mondial dictatorial.
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