vendredi 10 décembre 2010

Le MES ne vaut pas une messe...

Toute l'Europe cherche à savoir par quels nouveaux moyens pourra t-elle sauver ce qui peut l'être dans la grande débandade monétaire que nous connaissons actuellement. Comme le souligne Philippe Béchade dans un article publié par la Chronique Agora, les européens ont déjà mis en place un plan de soutien d'un montant de 750 milliards d'euros au printemps dernier. Ce dernier devait être pérennisé en 2013 sous la dénomination MES (Mécanisme Européen de Stabilité) en faisant appel à des obligations européennes. Mais l'Allemagne refuse catégoriquement que l'Union Européenne puisse émettre ses propres emprunts. Pour elle, cette façon de faire serait synonyme de création monétaire déguisée et s'apparenterait à une utilisation de la planche à billets (interdite par le traité de Lisbonne). De plus pour Berlin, il n'est pas question de venir secourir des pays au bord de la banqueroute alors que ces derniers n'auraient pas fait les efforts nécessaires en matière d'austérité réclamée par les marchés. Du coup, Angela Merkel a menacé de quitter la Zone euro si Bruxelles décidait de passer outre les recommandations allemandes. Cependant, il ne faut pas omettre que les premières touchées suite à la faillite d'un Etat seraient les banques, y compris des banques allemandes (exposées à hauteur de 46 milliards au Portugal et de 218 milliards d'euros en Espagne). Cruel dilemme en perspective. Autant d'incertitudes a entraîné une chute de la valeur de l'euro par rapport au dollar alors que la logique aurait voulu que ce soit le contraire notamment après l'annonce de la Fed d'avoir recours une nouvelle fois à la planche à billets. Bref on dirait bien que nous sommes à un carrefour de l'économie occidentale. D'un côté nous nous condamnons à être les vassaux des USA en les sauvant de la faillite, de l'autre on les condamne en coupant le cordon. Les deux solutions sont peu enviables car au-delà des dettes, l'interdépendance entre les deux continents existe sur bien d'autres pans de l'économie alors que pendant ce temps l'hégémonie chinoise se met en place. Rien de très rassurant au final...
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