Tel est l'adjectif qu'il convient d'employer au regard du défaut de paiement annoncé pour la Grèce et l'Irlande. En effet, il y a consensus des économistes pour confirmer que les dettes de ces pays ne seront jamais remboursées. Les derniers à s'être manifesté sur ce sujet sont Jacques Delpla, membre du Conseil d'Analyse Economique et Jean-Pierre Petit, président des Cahiers Verts de l'Economie dans une interview commune donnée sur le site de l'Expansion. Pour les deux économistes, la restructuration de la dette des pays fragiles de la Zone euro est inéluctable. Ainsi, pour Jacques Delpla, "dans tout l'histoire économique, les pays avec des dettes colossales l'ont apuré par la dévaluation et l'inflation. Or ce n'est pas possible en Zone euro. Les pays périphériques de la Zone euro sont par ailleurs contraints désormais de baisser leurs coûts et leurs salaires. Or rembourser une dette en faisant de la déflation, cela ne marche pas. Aujourd'hui, pour ces pays, la seule possibilité, c'est la restructuration. Cela veut dire que les créanciers des dettes grecques, irlandaises, portugaises et autres vont perdre une partie de leur argent. De toute façon, les marchés savent déjà que la Grèce et l'Irlande ne rembourseront pas la totalité de leur dette". Quant à Jean-Pierre Petit, il déclare : "l'hypothèse d'une restructuration de la dette est déjà largement intégrée par les marchés. Ils ne se font plus d'illusion depuis longtemps pour la Grèce et sont en train de se faire une raison pour l'Irlande et le Portugal. La question aujourd'hui n'est donc plus "si" mais "comment". Il faut un processus de restructuration de la dette bien négocié avec les créanciers et les organisations internationales, comme pour l'Uruguay en 2003. A l'inverse, un processus sous contrainte et pression des marchés, comme pour l'Argentine en 2001, serait catastrophique. Fin novembre, les dirigeants européens ont d'ailleurs commencé à préparer le terrain : à compter de 2013, les créanciers privés qui achèteront de la dette publique prendront le risque de perdre une partie de leurs créances en cas de défaut de paiement du pays". Bref, il semble bien que tous les discours de nos hommes politiques soient déconnectés de ce que pensent les économistes. N'est-ce d'ailleurs pas là la source de tous nos problèmes ?
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