On nous avait vendu l'Europe comme étant la panacée en matière de cordiale entente. Un pour tous, tous pour un (comme l'était la devise des Mousquetaires). Il faut croire que les plaies béantes au portefeuille ont vite fait de ramener cet idéal au rayon des souvenirs. Comme le souligne cette dépêche de l'agence de presse Reuters, les dirigeants européens se sont réunis à la fin de la semaine à Bruxelles afin de se mettre d'accord sur une réforme limitée du traité européen pour créer un mécanisme permanent de crise. Mais le chemin risque d'être long tant les divergences sont présentes entre l'Allemagne et les autres pays. D'ores et déjà, les 27 pays ont accepté de modifier l'article 136 du traité de Lisbonne qui dit "les états membres dont la monnaie est l'euro peuvent établir un mécanisme de stabilité pour sauvegarder la stabilité de la Zone euro dans son ensemble. L'octroi d'une assistance financière via ce mécanisme devra être sujette à de strictes conditionnalités". Il n'en demeure pas moins que Angela Merkel souhaite le recours à ce mécanisme en cas d'ultime ratio. C'est quoi l'ultime ratio ? Personne ne peut le dire. Du coup, les marchés risquent de le chercher eux-même. Bref, chaque mot est pesé, chaque terme choisi avec soin pour ne pas froisser les uns ou les autres. Il faut préciser que l'enjeu est de taille. C'est d'ailleurs ce qui explique le refus catégorique des Allemands de laisser se créer des eurobonds (obligations européennes). Pour ces derniers, le fait d'accepter que la Zone euro émette ses propres emprunts incitera les PIIGS à continuer de vivre comme des cigales sur le dos des contribuables allemands. Mais d'un autre côté, le fait de laisser tomber un des pays de la Zone euro aurait des répercussions dramatiques pour les banques allemandes, principales contributrices des déficits de ces mêmes pays. Comme quoi pour la chancelière se profile un choix cornélien entre la peste ou le choléra. "Lors d'un discours devant le Bundestag, la chancelière Angela Merkel a réaffirmé mercredi que 'personne en Europe ne serait abandonné'. 'L'euro est notre destin commun et l'Europe est notre avenir commun... Il s'agit ici de creuser l'intégration politique et, en relation avec l'euro, avant tout une intégration plus profonde en matière de politique économique' a t-elle dit". Bref l'Allemagne acceptera d'ouvrir les cordons de la bourse le jour où l'Europe sera un véritable état fédéral. Autant dire que ce n'est pas demain la veille...
dimanche 19 décembre 2010
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