Les borgnes sont rois nous dit le proverbe. Aucun doute alors, l'Europe est une reine tant elle ne voit rien du tout. Aveuglée par tant de certitudes. C'est en tout cas la théorie de l'économiste Jean-Luc Gréau exposée sur le site de l'Expansion. "Deux années après la chute dans la pire récession de l'après-guerre, les dirigeants de l'Europe demeurent accrochés aux schémas de pensée qui ont guidé leur action depuis l'avènement du marché unique, puis de l'euro. Ils reprennent sans ciller des mots d'ordre ayant jalonné la période critique qui s'est achevée, en septembre 2008, par un double fiasco américain et européen". Bref, un libéralisme à outrance sans aucune régulation. Malheureusement, cette vision des choses a conduit deux des meilleurs élèves européens (en matière de déficit) proche de la faillite. En 2007, l'Irlande connaissait pourtant un déficit correspondant à 25% du PIB et l'Espagne 40%, soit bien moins que les critères décidés à Maastricht. Or les deux commissaires européens "compétents" en matière budgétaire et financière sont : l'irlandais Charles McCreevy et l'espagnol Joaquin Almunia... Tout un symbole : des commissaires européens ayant en charge le budget de l'Union tout en ignorant ce qui se passe dans les comptes de leurs propres pays. "L'Europe aurait pourtant deux leçons évidentes à tirer des derniers évènements. Premièrement, que les dettes privées sont à surveiller tout autant - sinon plus - que les dettes publiques, car ce sont elles qui ont fait le malheur de l'Irlande et de l'Espagne. Deuxièmement, que la cotation de la monnaie reste un élément essentiel de la compétitivité. A l'ignorer, on précipitera le déclin du Vieux Continent. Mais, pour que l'Europe puisse tirer ces leçons, il lui faudra sans doute d'autres "têtes" que celles qui la conduisent aujourd'hui". Comme quoi tous les économistes redoutent désormais le jeu des dominos. La faillite de la Grèce et de l'Espagne entraînant des faillites plus conséquentes comme celles de l'Allemagne ou de la France. Seront-ils entendus ?
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