mardi 15 février 2011

Coma éthylique...

On avait déjà vu sur ce blog les difficultés rencontrées par l'entreprise Belvédère (voir par ailleurs). Il semble bien que la situation se soit détériorée au point que les salariés, les fournisseurs et les petits actionnaires ont manifesté devant le tribunal de commerce de Dijon pour la survie de la société. Quelle est sa situation ? Comme nous en informe cet article publié par le site de Marianne reprenant un papier d'Agoravox, le groupe Belvédère avait sollicité un emprunt de 375 millions d'euros sur le marché obligataire en 2006 pour financer l'acquisition de la marque emblématique Marie Brizard. Des fonds de pension américains ont répondu à cette sollicitation. En résumé, Belvédère s'engageait à rembourser la somme totale de 550 millions d'euros sur dix ans. Jusqu'au moment où l'audit KPMG refusa de certifier les comtes pour une broutille. Les créanciers se sont saisis de cette occasion pour transformer la dette à long terme en dette immédiate. Dans l'impossibilité de payer, les fonds de pension ont revendu leurs dettes à des fonds vautour (bien souvent installés dans des paradis fiscaux), chargés de liquider l'entreprise, la dépecer et la revendre par appartement. Scène ordinaire d'un ultra-libéralisme décomplexé. Du coup, tout les gens lésés par ce dénouement (personnel, petits porteurs,...) se retournent vers l'Etat et surtout vers Sarkozy qui promettait de moraliser le capitalisme. Qu'en est-il ? Rien ! Au point qu'un actionnaire a fait publié une lettre ouverte pour sauver un des fleurons de l'industrie française. Il n'empêche qu'il faudra bien que nos politiques viennent nous expliquer pourquoi ils laissent la France se faire carrément braquer par des Américains qui n'ont qu'à faire tourner la planche à billets. Un peu comme si on acceptait de jouer au monopoly contre un adversaire ayant la main dans la banque... En tout cas, tout cela en dit long sur le fait que nos autorités n'aient pas encore pris la mesure des risques à venir et des dégâts définitifs sur l'emploi et la vie locale. A moins que...

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